Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
A deux plumes
10 mars 2009

Projet

Voici un passage de ce que je suis en train d'écrire sur le thème de la "famille"

En combinant ces petits gestes inutiles, machinaux, elle avait tenté de repousser

les idées qui s’étaient présentées quelques instants auparavant : peine perdue !

Le concept, la représentation philosophique, l’interprétation même de ce que

représente ce mot "famille" revint s’imposer à elle de plus belle : elle ne pouvait

s’y soustraire ! Que représentait ce symbole pour Elsa ? Il était évident qu’un mécanisme

souhaitait se mettre en marche. Était-ce pour lui permettre d’éclaircir quelques

points de détail, comprendre ou tout au moins analyser quelque chose du passé ?

Elle n’avait certes pas les réponses ; cependant, curieuse de nature, elle décida

de se laisser aller ; elle avait le temps : on a toujours du temps, à la retraite !

Famille… Elle songea au désir profondément ressenti, d’en fonder une, il y avait fort

longtemps… Qu’avait-elle espéré, alors ? Quel avait été son vœu le plus cher ? Enfanter !

Ne serait-ce qu’une fois, avec ou sans mari !

*

*

Par ce mot, elle entendait : créer une vie, un acte représentant ce qu’il y a de plus

merveilleux en soi. Sa vision personnelle pouvait se résumer ainsi : créer la vie est, ou

tout au moins devrait être, une étape, pas une finalité. Obtenir que les êtres

en question soient solides, unis et forment quelque chose de cohérent ayant

une articulation positive, évolutive, dans la diversité, est un tout autre enjeu !

Les enfants héritent de gènes multiples destinés à façonner des individus dotés de

points communs, mais aussi de différences avec lesquelles il faudra apprendre à

composer au plus juste, en son âme et conscience, puisque aussi, leur devenir nous est

totalement inconnu.

*

*

Avec le recul des années, elle se disait qu’il fallait une sacrée audace

ou de l’inconscience pour oser mettre au monde des enfants dans ce siècle-ci,

enfin, si l’on espérait en faire quelque chose de pas trop moche… !

Elle avait un idéal, alors : l’espoir que ses enfants soient, en grandissant,

conscients de ces privilèges mais aussi de ces risques, qu’ils soient aptes

à les utiliser pour en tirer le meilleur parti, avec elle, en ayant l’objectif

primordial de bâtir une autre et nouvelle famille.

La règle était là, à n’en point douter : produire un ensemble compact,

soudé, solide.

Etait-ce en ce point précis qu’elle avait failli ? N’avait-elle pas su faire

passer le bon message en leur direction ? À moins qu’ils n’aient pas compris,

entendu, ou voulu s’en saisir ?

Difficile à dire… elle ne parvenait pas à prendre position ; elle avait beau

tourner et retourner le problème dans sa tête, aucune réponse miraculeuse

ne venait éclairer sa réflexion.

Elle avait formulé inlassablement ses préceptes espérant qu’ils prennent racine

dans l’esprit de ses enfants. Cependant, assumant seule leur éducation, elle

n’avait jamais soupçonné que l’absence de controverse soit préjudiciable à

son enseignement. De fait, ses conseils ne furent plus, pour eux que des hypothèses

émanant d’une mère imbue de ses prérogatives !

Jeunes et insouciants, ils n’avaient pas compris la lourdeur de sa tâche :

elle avait dû prendre en son âme et conscience, les décisions qui lui incombaient ;

or, nul n’est infaillible, nul ne possède la science infuse :

Elsa était consciente de ses limites.

Elle estimait avoir fait au mieux compte tenu des circonstances : pourquoi

devrait-elle rendre des comptes devant sa progéniture devenue adulte ? Il est vrai

que pour ses enfants, souvent, la mère se doit de n’être que cela et n’avoir

aucun droit à l’erreur ni à la faiblesse.

*

*

Elsa était et avait toujours été " la maman " qui gère et règle tout, mais

elle n’en était pas moins demeurée une femme. Son erreur avait sans doute

été d’en parler avec ses petits à l’âge ingrat de l’adolescence…

Elle souhaiter leur expliquer qu'il existe une différence fondamentale entre

ces deux "états" : celui de "mère" et celui de "femme" . Mais,

pour eux, une mère n’avait pas le droit de se conduire comme les autres femmes,

et surtout pas en matière de sexualité ! Ils ne l’imaginaient même pas !

                                     

A suivre...

                

Publicité
Publicité
Commentaires
S
Oui, dommage que je vois le texte coupé à droite... Est-ce un effet dû à internet explorer ? Mais il m'arrive parfois ce genre de choses sur des sites très intéressants...<br /> En tout cas bravo mesdames pour cet espace dédié aux lettres, il est magique !<br /> <br /> Amicalement<br /> Sasha
Publicité