Avril-Mai 2015
J'ai tellement maigri que je fais des malaises hypoglicémiques.
Il faut me poser une sonde afin de m'alimenter...
Première expertise médicale après le bypass.
17 Février 2015
Voici un "échantillonnage" des documents collectés et triés, que je vais emporter
à cette expertise, à Tours avec, en plus, tous les clichés
radiologiques couvrant la période pendant et après l'opération.
Au lieu d' une amélioration dans mon état général,
nous constatons une détérioration progressive puisque je continue
de maigrir : je ne parviens pas à stabiliser mon poids...
Me voici 2 ans après l'intervention et avant les dernières complications.
Je fais 53 kilos pour une taille de 169 cms qui se sont
"tassés" à 166 cms... J'ai l'apparence d'une grande "gigue" frippée !
Je vais tenter de vous raconter comment s'est passé ce jour d'expertise.
L'heure du rendez-vous, près des ascenseurs en compagnie de mon amie...
A nos pieds, un énorme sac contenant toute la documentation relative
à mon intervention, jusqu'à ce jour. Nous attendons...
Nous voyons sortir des personnes familières dont le regard glisse sur moi
sans m'accorder la moindre attention : ces personnes ne m'ont pas reconnue.
Mais moi, j'ai bien vu le chirurgien qui m'a opérée, le gastrologue, auteur des dilatations.
Ils étaient accompagnés d'inconnus... Ils sont repartis et nous, nous attendons toujours...
Une femme de l'hôpital s'est inquiétée de savoir si nous venions pour
une expertise ou pas. Après ma réponse affirmative, elle nous demande de la suivre
car nous ne sommes pas au bon endroit : la réunion a lieu à un autre étage...
J'arrive la dernière dans la salle d'expertise et je réalise
à quel point je suis seule (nous avec mon amie) ! Devant nous, autour des tables
il y a une douzaine de personnes : j'ai l'impression d'être au banc des accusés !
Les regards convergent tous vers moi ; je lis de la stupeur,
de l'étonnement, de l'effarement puis une sorte d'incrédulité sur leurs visages.
En bout du "U" que nous formons (assis autour des tables) se tient l'expert.
Heureusement pour moi, cet homme est doté d'une grande empathie :
cela va "alléger" un peu ces pénibles moments car l'audience va durer 2 H 30.
L'expert (commis à la demande de l'association que j'ai sollicitée)
se présente et demande à tous les participants d'en faire autant.
Le chirurgien, le gastro entérologue, un représentant de la clinique, un autre de
l'hôpital auquel est rattaché cette clinique, tous sont là avec avocat et assureurs,
mais aussi avec les avoicats des dits assureurs !
Il m'explique aussi que tout le monde va devoir être en accord sur tout
ce qui va se dire, soit me concernant ou concernant les actes chirurgicaux et autres,
l'engagement de quelque responsabilité que ce soit ou pas, de l'une ou
l'autre des parties ou pas : Il va être défini si oui ou non je suis "victime" de
quelque chose et si la réponse est positive, il sera décrit en quoi et de quelle manière.
Cette réunion ne peut être en relation qu'avec mon intervention, ses conséquences
et rien que cela, par son intermédiaire seulement puis il rédigera son rapport.
Bon sang ! J'ai un de ces tracs ! Je suis devant des personnes éminentes,
instruites, occuppant des postes importants et qui tiennent ma destiné
(enfin ce qu'il en reste) entre leurs mains ! Cela fiche la trouille !
Voici ce que je suis devenue : comme à la sortie des camps de concentration !
Pendant 2 heures trente, mon "aventure" va être déballée, disséquée, contredite
examinée à la loupe, rendue publique dans les moindres détails
(excepté l'examen médical corporel, dans une chambre réservée, à part)
ma parole va être mise en doute par certains, reconnue par d'autres,
Je vais "craquer", me ressaisir, expliquer encore et encore, puis
les questions-réponses se suivant, nous allons arriver à la lecture
d'un autre type de questions : y a t'il eu "faute", erreur,
enchaînement de circonstances etc ?
Au fur et à mesure des réponses, pour la majorité positives, va suivre un énoncé
de barème : degré et taux d'invalidité, de préjudice moral, physique,
etc. et qui vont être quantifiés...
Je n'y comprends pas grand chose mais je patiente, continuant à répondre,
à "entendre", à expliquer... Je sais simplement ceci :
Quelqu'un a dit, reconnu que j'étais bien une "victime" et qui plus est, "indemnisable"!
Je n'en crois pas mes oreilles... J'ai tellement eu l'impression d'être coupable...
Coupable de tellement souffrir que ça me rendait "invivable"...
Coupable de ne pas permettre à ceux qui m'étaient proches, de pouvoir vivre
normalement ; coupable de ne pas être capable de passer à autre chose...
Coupable d'avoir "les nerfs", d'être irracible, impatiente, de devenir "méchante" !
Mais comment ne pas être tout ça quand on souffre à ce point ?
Comment demeurer ce que l'on devrait être lorsqu'on a atteint les limites
du supportable ? Moi, pendant que ma vie partait en lambeaux,
je n'entendais plus rien d'autre que mon intolérable douleur : j'étais sourde aux autres !
Sourde, certes... mais pas "coupable"...
Rien ne me rendra "ma Vie", non, rien ! C'est fait, fini, terminé.
C'est exactement comme si après avoir été violée, l'on m'ôtait enfin
toute responsabilité, toute implication !
Je ne suis pas coupable mais victime et tous l'ont admis et redconnu !
Puis il va y avoir un "après"... que sera t'il ?
Nous avons reçu le rapport d'expertise environ 2 mois plus tard.
La déception est totale : où est passée l'empathie dont j'ai reçu le témoignage ?
Adieu la "compassion", la compréhension, le soutien et le éconfort...
Envolés ! Certains faits et "dires" de cette fameuse cession d'expetise sont
bien mentionnés mais avec certaines subtilités de langage qui permettent de
tout interpréter différemment.
Le plus important à retenir de ces 48 pages de compte-rendu deleure
le fait que personne n'est responsable de mon état actuel !
En fait, pour résumer, c'est la "faute à pas-de-chance" !
Certes, il est dit qu'il st gravement anormal que j'ai fait mon choc septique,
que je ne suis pas responsable, moi, de ce qui est arrivé (heureusement encore)
que ma vie est bien "fichue", qu'il y a préjudice moral, esthétique, etc.
mais dont personne n'est tenu responsable, juste le "hasard"...
Hors, mon amie avait enregistré la totalité de l'entetien avec son portable
et enfin, j'ai pu le mettre sur mon ordinateur.
Nous l'avins ré-écouté, surtout le passage durant lequel l'expert interroge
mon x-chirurgien sur le pourquoi et le comment de sa décision d'opérer.
Il lui répond qu'il a "pensé" que sa décision allait être la meilleure pour moi
même s'il n'avait fait cela que 2 fois auparavant...
Il affirme aussi avoir conservé mon estomac (en état, or cela n'est
pas mentionné dans le apport final) et l'avoir court-circuité.
On entend l'expert le mettre en cause pour avoir pris la mauvaise solution
(pas mentionné non plus dans le rapport)
L'expert, enfin, affirme qu'il a mis ma vie en danger en ne démontant pas
ma précédente opération, à savoir, celle de la hernie hiatale, pour
faire son by-pass, ce qui, selon lui, était une faute !
Rien de ces faits enregistrés ne figure dans le rapport d'expertise.
On y parle seulement de faits "anodins" et de jours d'invalidité temporaire
et définitifs. Seuls, ces derniers vont peut-être (mais suis septique)
de voir mon dossier retenu par l'ONIAM pour indemnisation.
Au final, mon amie et moi, nous posons cette question :
A quoi servent ces organismes puisque si leur but "annoncé"
qui est de venir en aide aux victimes, ne le font pas...
Et non, les experts sont commis par ces organismes, travaillent pour eux
et sont de parti pris (aucune impartialité) :
il suffit d'écouter mon enregistrement et de comparer avec le rapport
pour en être convaincu !
La CCI travaille conjointement avec l'ONIAM, les chirurgiens sont solidaires
et leurs avocats sont experts pour nous embrouillers si nous n'en possédons pas.
Certes, tout ça est gratuit, mais il est si cruel de laisser croire aux victimes
qu'elles seront aidées alors qu'il n'en sera jamais rien...
Je crie "scandale" ! Tout ces gens, nous les payons avec nos impôts...
28 Mai 2015 : Rennes
Nous nous sommes rendus à la seconde commission, celle où
la CCI doit décider si mon dossier est ou non "recevable" pour indemnisation.
J'ai rencontré un peu avant une avocate. Grâce à ses conseils, j'ai défendu
davantage ma cause, mais ai-je été comprise ?
Résultat : le compte-rendu stipule que nous devons aller en contre expertise !
La date n'est pas fixée seul le lieu : ce sera à Lanester.