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A deux plumes
11 juin 2014

Poème de...

Annick Kerambrun Marlec nous a gentiment trouvé ce texte splendide que je vous retransmats.

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- - À ma fille.

Ô mon enfant, tu vois, je me soumets.
Fais comme moi : vis du monde éloignée ;
Heureuse ? non ; triomphante ? jamais.
-- Résignée ! --

Sois bonne et douce, et lève un front pieux.
Comme le jour dans les cieux met sa flamme,
Toi, mon enfant, dans l'azur de tes yeux
Mets ton âme !

Nul n'est heureux et nul n'est triomphant.
L'heure est pour tous une chose incomplète ;
L'heure est une ombre, et notre vie, enfant,
En est faite.

Oui, de leur sort tous les hommes sont las.
Pour être heureux, à tous, -- destin morose !
Tout a manqué. Tout, c'est-à-dire, hélas !
Peu de chose.

Ce peu de chose est ce que, pour sa part,
Dans l'univers chacun cherche et désire :
Un mot, un nom, un peu d'or, un regard,
Un sourire !

La gaîté manque au grand roi sans amours ;
La goutte d'eau manque au désert immense.
L'homme est un puits où le vide toujours
Recommence.

Vois ces penseurs que nous divinisons,
Vois ces héros dont les fronts nous dominent,
Noms dont toujours nos sombres horizons
S'illuminent !

Après avoir, comme fait un flambeau,
Ébloui tout de leurs rayons sans nombre,
Ils sont allés chercher dans le tombeau
Un peu d'ombre.

Le ciel, qui sait nos maux et nos douleurs,
Prend en pitié nos jours vains et sonores.
Chaque matin, il baigne de ses pleurs
Nos aurores.

Dieu nous éclaire, à chacun de nos pas,
Sur ce qu'il est et sur ce que nous sommes ;
Une loi sort des choses d'ici-bas,
Et des hommes !

Cette loi sainte, il faut s'y conformer.
Et la voici, toute âme y peut atteindre :
Ne rien haïr, mon enfant ; tout aimer,
Ou tout plaindre !

Paris, octobre 1842.

Victor Hugo.

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9 juin 2014

Les trains de Boutville

Le train de Boutville

 

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Pourquoi vous en parler ? J'y ai découvert un lieu de promenade, un musée, les restes d'une briqueterie, les vestiges de ce qui fut le "chemin de fer de la baie de St. brieuc", mais plus que tout cela, j'ai fait la connaissance d'une personne fascinante : un monsieur, d'âge avancé, au teint buriné par les vents marins, qui a bien "bourlingué" et consacré une partie de sa vie à ces trains...

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 Cet homme m'a appris beaucoup de choses relatives à l'histoire de ces trains autant que sur celle de l'association qui récupère, restaure et remet en place ces éléments ferroviaires.

Le but de l'association est de reconstruire ce qui fut, en des temps lointains, le train des Côtes du Nord : ancienne appellation des Côtes d'Armor.

Elle a également récupéré des pièces de petits trains se déplaçant sur des rails larges de 40 cm seulement. Cette voie forme une boucle, sur le site de la briqueterie et permet de découvrir le site.

Lors de notre visite, j'ai questionné le vieux monsieur qui bricolait dans l'atelier sur une de ces machines, lui demandant le pourquoi de ces petits trains sur rails de si petite taille.

Il me répondit quelque chose qui me surprit considérablement car je n'en avais jamais entendu parler :

- Ce sont des rails qui viennent de l'agriculture (me dit-il). Les cultivateurs les posaient dans les champs et, l'hiver, quand les sols étaient trop boueux et que chevaux et charrettes s'engluaient, ils amenaient leurs outils ou denrhées, leurs ouvriers agricoles (on disait des journaliers) via ces petits trains, et ce, sans le moindre problème. Ils allaient, grâce à eux, de champ en champ !

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 Notre entretien a été si intéressant que je pense reprendre contact avec cet homme mais aussi avec les responsables de l'association qui souhaitent si fort remettre en état et en service cette ligne de trains en offrant ainsi l'opportunité aux touristes de visiter agréablement la région.

Ci-dessus, vous voyez "La Petite", leur "chouchou" de loco ! Elle fait tout comme une "vraie" et est née de pièces de récupération diverses. Elle tracte ses wagons et fait le tour du site non pas à train d'enfer mais "bon train" !

Pensez à regarder sur le net le "devenir" de l'association et pensez à la soutenir ! Merci pour eux.

 

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9 juin 2014

Le Galet : extrait-1

 

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En ce moment, tout le monde fête le soixante-dixième anniversaire du débarquement allié en France. Cela me ramène loin en arrière, au moment de ma "conception"  : je suis le fruit d'un amour interdit entre une Française et un Allemand !

Voici un premier extrait de ce livre publié chez l'Harmattan.

 

"... Nous sommes en 1944. La guerre n'est pas encore vraiment terminée, même si, parfois, débarquent des alliés.

La famille d'Olivia vit, durand ces terribles années, d'abord en Normandie, à Carolles, une charmante ville

qui se situe sur la côte ouest, en dessous de Grandville ; ensuite, ils se déplaceront vers Saint Malo où ils occuperont

un appartement en plein centre, à l'intérieur des remparts. Ces deux régions, fortement tées, mortifiées des ravages

de la guerre, seront les témoins muets de cette histoire autant que le reste de la Bretagne, jusqu'aux environs de

Nantes et Saint Nazaire. Tant d'hommes, de femmes et d'enfants étaient restés couchés face contre terre,

hébétés, stupéfaits que cela leur arrive : pauvres pantins désarticulés. Fantoches brutalement disloqués !

Quel jeu sinistre est la guerre ! jeu de massacre stupide, inutile, où tous les coups sont permis mais dans lequel

les spectateurs récupèrent la mise tandis que les acteurs occasioànnels paient la casse.

Je hais la guerre et je mésestime ceux qui la décident, ceux qui utilisent les pauvres innocents avides d'idéal

et de patriotisme ! Mais hélas, que peuvent mon aversion, ma répulsion et ma colère contre un état de fait

bien installé dans les moeurs politiciennes...."

 

"...On ne choisit que rarement qui il faut aimer, encore moins quand est venu le temps d'aimer...

Dieu seul décide ! Tous les êtres sont ses enfants sans distinction de race, de couleur ou d'idéal politique.

Mais dans cette période troublée, on n'avait guère l'opportunité de se pencher sur ce genre de considération.

Les uns aimaient, les autres haïssaient, d'autres encore saisissaient à bras le corps  le petit morceau de bonheur

qui se  présentait à eux.

Ces personnes-là, ainsi touchées par la grâce, devenaient alors par la force des choses, marginales, clandestines.

Pourront-ils résister à tout cela, eus deux, avec leur amour tout neuf pour seule protection ?

Sauront-ils se défendre et le préserver ? Tant de pensées contradictoires les agitent..."

 

"...Ils se disent "au revoir" dans le nid de leurs amours parce que, pour eux, ce n'est fatalement qu'un au revoir.

Leurs adieux sont torrides mais brefs. le temps leur est compté. Dans une vieille couverture de l'armée,

elle emballe son vieux poste de radio, objet précieux s'il en est,  dans ces temps embrouillés.

C'est grâce à lui qu'elle aura des nouvelles, en écoutant les messages du soir, retransmis par la "BBC".

Elle noue le paquet solidement afin de le tenir à la main. Un dernier regard alentour, pour se souvenir.

Elle embrasse une dernière fois sa logeuse sans mot dire puis, empoignant ses ultimes richesses,

elle part sans se retourner au bras de Freddy, en direction du bac qui les fera traverser vers l'autre rive.

Leur coeur est lourd ; les mots sont inutiles : qui peut savoir ce que demain sera ?

Pas question de se retourner...."

 

 

 

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Ces extraits ne sont que cela et je ne les prends pas en totalité, Ils ne sont destinés qu'à vous donner

une petite idée sur le sujet de l'histoire, pour vous faire partager les émotions des protagonistes.

A bientôt pour un autre passage. Merci de votre attention.

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